[Poésie] Histoire de Krak le Nain

Voici la très véridique et très triste histoire d'un héros Nain, mort pendant la Troisième guerre. Son destin nous a été relatée par son fils, et transcrite il y a de cela plusieurs années par le très vieux conteur Grumrnir.

Ancêtre Grumrnir a écrit:

Un siècle ou deux s'étaient passés
Depuis que ce nain était né,
Chaque saison se succédant
Dans la lente valse du temps.

Krak le nain avait guerroyé
Dans des combats assez variés
Contre les fourbes Sombrefer
Ou les troggs à la grise chair.

En tant que guerrier de l'Alliance
Il avait toujours fait vaillance
Au service de Lordaeron,
Défenseur d'une autre couronne.

Venu secourir les humains
Pris dans une guerre sans fin
Lui et les frères de sa race
Avaient rejoint le jeune Arthas.

Mais devant les choix de ce prince
Krak a dit "non", et ses dents grincent,
Car il ne quitte qu'à regret
Le front tenu par ses alliés.

Contraint de quitter le pays
Il partit avec ses amis
Trouver la verte Kalimdor
Loin des reproches des butors.

En foulant les sombres forêts
Dans Orneval et ses sentiers
Le vaillant nain ne savait pas
Que son trépas l'attendait là.

Lui et ses braves compagnons,
Egarés dans ces doux vallons
Virent soudain ruer sur eux
Une armée d'orques belliqueux.

L'ennemi haï s'avançait
En rangs serrés, sombres, épais,
L'acier scintillait dans le bois
L'air vibrait des clameurs des voix.

Les nains retranchés de leurs mieux
Subirent cet assaut furieux,
Répondant par des coups de haches
Aux hurlements des orques lâches.

Un contre vingt les montagnards
Tenaient bon dans ce traquenard
Et Krak le premier en courage
Se défendait dans ce carnage.

Alors au milieu du combat
Un sifflement soudain passa
Sous les branches des frondaisons,
Un froissement, un grand frisson.

Entre les buissons du sous-bois
Les flèches tirées du carquois
Tombaient sur les rangs des guerriers
Fauchant du premier au dernier.

Transpercé de nombreuses flèches,
Epuisé et la gorge sèche,
Krak tomba sans pousser un cri
Dans l'herbe que son sang rougit.

Il n'a pas vu ses assassins,
Ni pu deviner son destin,
Fauché par la flèche imprévue
D'une main de lui inconnue.

Son corps gît dans la forêt noire
Il est mort ce jour dans la gloire,
Entouré des corps des guerriers
Qu'il avait en nombre tués.

Ce jour-la est mort un héros,
La forêt porte ce fardeau,
Et la pureté d'Orneval
Mourut à cause de ce mal.

Jamais plus les forêts lointaines
Ne pourront être le domaine
Des méfiants Elfes de la nuit :
La justice les a punis.

Que le souvenir de ce vaincu
Bien qu'il soit tombé, invaincu,
Survive à jamais dans nos chants
Tant que nous aurons des enfants !